dimanche 19 octobre 2014

Nos derniers mots



Le mot de Béné :

C’est en me replongeant dans le blog et dans ce condensé de notre voyage que je réalise à nouveau la chance que nous avons eu de faire ce voyage et que je comprends mieux l’addiction de certains au blog ;-) C’est vrai que ça fait rêver : tous ces lieux, ces cultures, ce soleil, ces gens, ces montagnes, ces mets délicieux, ces couleurs, ces atmosphères, ces lieux de culte, ces sourires… nous les avons savourés pendant notre périple et on est tout simplement heureux d’avoir pu faire ce voyage.

La chance aussi de pouvoir voyager à un rythme doux et de ne pas être pressé par le temps, c’est un luxe immense que nous avons vraiment apprécié, surtout avec un enfant. Se dire qu’on n’est pas à un jour près et que si le coin nous plait, on reste, sinon on part, c’est vraiment confortable.

Le vw nous a donné beaucoup de liberté même si parfois nous avons saturé de conduire. Dans des régions comme le Ladakh ou le Sikkhim, où les transports publics ne sont pas encore très développés et où la piste reste le type de revêtement le plus répandu pour sortir des sentiers battus, le vw nous a permis de nous échapper et de nous retrouver seuls pour camper dans des endroits sublimes pour certains (sur la route Manali/Leh, Pangong Tso).
Il faut bien dire que le fait de n’avoir eu quasiment aucun pépin technique rend la chose encore plus appréciable.

De la chance encore de passer une année complète à voir pousser et s’épanouir notre Titouan, un sacré bonhomme qui nous a suivi partout (jusqu’à 5 300m, même !) sans poser de problème, souvent avec la banane comme en attestent beaucoup de photos. Il aura été pour nous aussi comme un second passeport brisant la glace immédiatement avec tout le monde !
On a suivi son apprentissage de la parole avec des namaste, sabaidee, sawadee krap et autres om mani padme Hum… 
Le quotidien à 3 non stop, nous a tout de même un peu pesé sur la fin et on se disait que si c'était à refaire on ferait peut être un peu plus court. Maintenant qu'un peu de temps s'est écoulé, ce constat est moins présent dans nos têtes.

Pour terminer, merci de nous avoir suivi et de nous avoir fait partager vos commentaires. Merci à ceux qui nous ont rejoint d’être venus, c’était chouette de partager un peu de notre voyage avec vous. Certains ont tellement apprécié qu’ils y retournent d’ailleurs :-)
On a pris plaisir à faire ce blog, à se poser pour écrire, décrire, rassurer, partager, sélectionner des photos et on était contents de voir que ça plaisait. 
Alors, est ce que ça aura donné à certains des idées ?? 


Le mot de Jérôme :

Et oui ça fait déjà plus de 4 mois qu’on est de retour en France. Notre échelle de temps est de nouveau la journée voire les heures alors qu’on parlait plutôt en semaines et en mois pendant le voyage. On résiste comme on peut au matérialisme ambiant : on s’était fait une liste de résolutions pendant le retour qu’on arrive plutôt bien à tenir jusque là.

Et puis on parle beaucoup du voyage entre nous, avec Titouan et avec nos proches. On se dit souvent : il y a un an, on était à tel endroit. Tu te souviens on avait mangé ça, dormi dans tel hôtel. Par exemple le 13 octobre dernier, on était à Katmandou, et on allait chercher Jacques et Annie en VW à l’aéroport.
Tous ces souvenirs sont encore très très présents. Je sens bien qu’il y a un avant et un après voyage dans mon cerveau. Le « disque dur » est bien plein, et l’accès à tous ces moments vécus est facile et agréable.
C’est d'ailleurs plus facile avec quelques mois de recul de voir la globalité de notre périple mais aussi de se souvenir de chaque moment, maintenant qu’on n’est plus dans l’action.

On n’a pas rapporté grand-chose dans notre bahut, mais ces quelques objets nous font des petits clins d’œil quotidiens, mêmes les jouets « made in china » achetés en Inde pour Titou ont un parfum de lointain.
Et pour Titouan je n’ose même pas imaginer l’importance qu’à le voyage dans sa tête. C’est tout simplement plus d’un tiers de son existence… il pourra en raconter des trucs à son petit frère dans quelques semaines !

Voilà, la page est tournée, des souvenirs plein la tête et bien sur une envie de repartir un jour, retrouver des endroits découverts pendant cette année ou en explorer d’autres, à 4 cette fois-ci. On ne manquera pas de partager tout ça à nouveau avec vous !

D’ici-là, on va profiter de notre belle région, de sa gastronomie et surtout de nos amis et de nos familles. 

mercredi 21 mai 2014

Dernier mois de vadrouille

… et nous n’avons pas été déçus non plus ! Lors du passage de la frontière entre l’Iran et la Turquie nous avons eu droit à une vue splendide sur le Mont Ararat, sommet bien enneigé qui donnait envie d’être skié.

Mont Ararat
Dogubayazit
Petit déj typique
Nous avons visité Ani, un très beau site dans l’est. C’est une ancienne ville arménienne, en ruine maintenant mais avec de beaux restes pour des pierres datant de plus de 1000 ans !
 


Quelques jours dans les montagnes de l’est nous ont fait gouter à l’air pur de la région et nous ont donné un avant de gout du retour dans nos montagnes. On a passé 4 jours dans une pension tenue par Mehmet et ses fils, l’accueil y était très chaleureux et les repas maison juste délicieux et très copieux. 


Miel maison
 

Toute la région de l’est est très agricole et sauvage. Dans le village de Barhal par exemple, peu de gens ont des voitures et beaucoup font encore les trajets entre chez eux et le village, à pied, avec leur bêtes.

Sur la côte de la mer noire, le temps était à la grisaille et au froid, nous ne nous sommes donc pas attardés mais on a quand même profité de très beaux points de vue sur la mer et sa côte sauvage.

Nous avons fait étape dans la petite ville ottomane de Safranbolu, très mignonne avec de jolies maisons anciennes restaurées et souvent transformées en hôtel.

Safranbolu
Safranbolu
Safranbolu
Manti (spécialité ottomane: ravioli + sauce tomate + yahourt)

Notre dernière étape : la belle Istanbul ! Quelques jours agréables à flâner dans les rues, à profiter de la gastronomie turque et de ses cafés. Nous retrouvons déjà l’Europe, toutes ses boutiques, sa circulation bien organisée, la nourriture non épicée, la propreté et les parcs dans les villes etc… Les prix aussi vont crescendo avec notre progression vers l’ouest.
Aya Sophia
Petit déj à l'hotel

Feuilles de vigne fourrées au riz
Raviolis au fromage
Assiette de mezze
Mosquée bleue
Nous avons traversé la Grèce en 2 jours seulement pour prendre le ferry pour l’Italie, que nous avons remonté en 2 jours également pour arriver en FRANCE où Titouan a retrouvé ses cousin et cousines de Grenoble avec grand plaisir :) 

Les plus belles fesses du monde :)
Moussaka
 
On se pose un peu et on fera une dernière publication dans quelques temps.

samedi 3 mai 2014

Welcome in Iran !



Ça y est nous sommes sortis d’Iran il y a 2 jours.
Les connexions étant difficiles, nous n’avons pas pu mettre d’article en ligne pendant notre séjour. On va se rattraper maintenant.

Ce qui nous a le plus marqué durant ce petit mois, c’est l’hospitalité et la gentillesse des iraniens.
Et pourtant on nous avait prévenus et Béné était déjà venue il y a 7 ans.
Pour bien vous faire sentir ça, voici quelques anecdotes, parmi d’autres :


Dans un parc à Téhéran : des femmes qui nous crient « Welcome to iran »

Toujours dans le parc, une femme qui nous courre après et qui nous crie toute essoufflée : « Please Wait, Wait ! », juste pour nous demander d’où on vient, et nous dire bienvenus !

Pic-nic dans un parc à Téhéran


On attend pour traverser la rue, une voiture s’arrête 50m après nous, fait marche arrière. Le passager nous dit bonjour en anglais et nous demande s’il peut nous déposer quelque part.

Une autre voiture pile devant nous pour discuter, savoir d’où on vient etc…



Au petit dej’ à l’hôtel, un homme parle français, nous dit que si sa maison n’avait pas été en travaux actuellement, il nous aurait invité aujourd’hui même chez lui.



Au resto, un homme et une femme nous abordent. On discute et finalement ils viennent à notre table. Elle a travaillé 7 ans en France et parle couramment français. Son frère vit aux US et est juste de passage. Ils nous conseillent des choses à visiter en Iran, on parle un peu des traditions. Ils nous proposent de se joindre à eux pour la route vers Esfahan : ils ont loué un bus avec des amis. On s’échange nos coordonnées et ils nous disent de le contacter en cas de besoin.



Au parc pour les enfants, 2 femmes discutent à côté de nous. Elles proposent à Béné et Titou des graines de courges. 1h plus tard, elles partent et donnent tout le paquet à Béné, qui essaie de refuser, en vain.



Dans le bus pour Kashan, un gars nous aborde, nous dit qu’il est étudiant à Kashan et que si on a besoin de quoi que ce soit pendant notre séjour là-bas, on peut le contacter. Il nous demande à quel hôtel on dort. Finalement à la sortie du bus, il nous dit de venir dans un taxi avec lui, il nous amène jusqu’à notre hôtel, il paie le taxi. Bien sûr il habitait à l’opposé, à 5km de la ville…



En cherchant un resto à Kashan on demande notre chemin à une vieille dame qui marche difficilement. Elle ne parle pas anglais mais comprend quelle rue on cherche. Elle change de direction et nous accompagne sur 200m pour nous montrer le chemin.

Aux péages, on nous a souvent laissé passer, sans payer, avec des grands saluts.


C’est bon vous avez compris ? En fait dans les pays où on est allé avant, on se sentait « particuliers » parce qu’il y avait Titou, le petit blond aux yeux bleus. Ici, le seul fait d’être un touriste occidental nous rend exceptionnel aux yeux des iraniens. Les Iraniens adorent rencontrer des étrangers et aiment leur faire partager les richesses de leur pays (dont ils sont TRES fiers). 
 

Et effectivement leur pays est très riche. Bien sûr par son histoire plusieurs fois millénaire. Mais aussi par ses paysages si variés. En à peine plus de 3 semaines nous avons pu contempler les architectures des villes d’Esfahan, de Kashan, de Yazd. 

Un hôtel à Kashan

 
Kashan

 
Kashan

 
Ancien Hammam transformé en salon de thé, Kashan

 
1ere bière pour Titouan, sans alcool, république islamique oblige ;-)



Esfahan

 
Esfahan




Esfahan

Bazar d'Esfahan


 
Esfahan
Yazd by night


Yazd
 
Titouan à Kharanaq, village millénaire près de Yazd
L'entraide iranienne : chacun selon sa capacité

Meymand, village troglodyte au sud de Yazd


Puis nous avons découvert le désert du centre du pays. 


Garmeh, oasis au milieu du désert


Enfin partout des montagnes, arides ou vertes, enneigées ou rocailleuses.

Bivouac dans un canyon dans la vallée d'Alamut




Cerisiers en fleurs dans la vallée d'Alamut
Masuleh, village accroché à la colline

 On dit que la France regroupe tous les paysages, l’Iran n’a rien à lui envier de ce côté-là. Les climats aussi nous ont surpris : on est arrivé à Téhéran sous une bruine avec quelques 10°C au thermomètre. On a attendu le VW à Bandar Abbas, au sud, sous 37°C à l’ombre. Le désert nous a offert de belles suées en journées mais des nuits fraiches. Et on a ressorti polaires et grosses chaussettes dans les montagnes du Nord-Ouest.

En bref ce pays nous a séduit et notre séjour ne nous a pas rassasié, nous y reviendrons !

 
Je laisse la parole à Béné, car l’Iran c’est tout de même une République Islamique où la femme a certaines obligations…

Un des gros changements avec l’inde, ce sont les couleurs des tenues des femmes, il est en effet difficile de faire plus coloré que les saris indiens… en revanche, j’ai été agréablement surprise du plus de liberté qu’on a vu par rapport à ma visite d’il y a 7 ans. En effet, j’ai vu moins de femmes en tenue toute noire, elles portent souvent le voile un peu loin sur la tête et il est souvent assorti aux chaussures ou au maquillage, elles sont très coquette (surtout en ville). Certaines jeunes filles ont même des habits cintrés, sur un legging, bref, pas mal de fantaisie dans les vêtements.
Finalement, j’avais prévu très sobre et je me trouvais souvent tristounette par rapport aux iraniennes.
Même si le port du voile ne m’a pas trop dérangé au quotidien (j’ai quand même oublié de le mettre une fois en sortant de la chambre d’hôtel, je trouvais qu’on me regardais bizarrement quand j’ai réalisé que j’avais la tête nue, ça a fait rire pas mal de monde !), j’étais quand même contente de pouvoir l’enlever en arrivant en Turquie.
Les températures qu’on a eues tout au long du voyage m’ont aidé à supporter la tenue.

Plus que quelques kilomètres avant la frontière turque !

Et puis pour faire une autre comparaison avec l’Inde, même si les femmes sont partiellement cachées sous le voile, elles semblent avoir plus de liberté et une place plus importante dans la société iranienne qu’en Inde. Ce n’est qu’un aperçu bien sûr que nous avons eu et les femmes se battent dur en Iran pour garder et étendre leur champ de liberté.

En retrouvant le VW on a retrouvé la liberté de déplacement, on a pu dormir dans des coins complètement paumé, à l’écart de tout, c’était assez magique.







Mais on a aussi pris plaisir à passer des nuits dans des hôtels traditionnels, organisé autour d’une cour intérieur avec fontaine. Des petits havres de paix, de tranquillité, très agréable.

Ah oui encore une "petite" chose qui fait très bizarre en Iran: on faisait le plein pour 8 euros !

On pourrait écrire encore beaucoup de choses mais on aura l’occasion de raconter cela de vive voix bientôt.