Ça y est nous sommes sortis d’Iran il y a 2 jours.
Les connexions étant difficiles, nous n’avons pas pu mettre
d’article en ligne pendant notre séjour. On va se rattraper maintenant.
Ce qui nous a le plus marqué durant ce petit mois, c’est
l’hospitalité et la gentillesse des iraniens.
Et pourtant on nous avait prévenus et Béné était déjà venue il y a 7 ans.
Pour bien vous faire sentir ça, voici quelques anecdotes,
parmi d’autres :
Dans un parc à Téhéran : des femmes qui nous crient
« Welcome to iran »
Toujours dans le parc, une femme qui nous courre après et
qui nous crie toute essoufflée : « Please Wait,
Wait ! », juste pour nous demander d’où on vient, et nous dire
bienvenus !
 |
| Pic-nic dans un parc à Téhéran |
On attend pour traverser la rue, une voiture s’arrête 50m
après nous, fait marche arrière. Le passager nous dit bonjour en anglais et
nous demande s’il peut nous déposer quelque part.
Une autre voiture pile devant nous pour discuter, savoir
d’où on vient etc…
Au petit dej’ à l’hôtel, un homme parle français, nous dit que
si sa maison n’avait pas été en travaux actuellement, il nous aurait invité
aujourd’hui même chez lui.
Au resto, un homme et une femme nous abordent.
On discute et finalement ils viennent à notre table. Elle a travaillé 7 ans en
France et parle couramment français. Son frère vit aux US et est juste de
passage. Ils nous conseillent des choses à visiter en Iran, on parle un peu des
traditions. Ils nous proposent de se joindre à eux pour la route vers
Esfahan : ils ont loué un bus avec des amis. On s’échange nos coordonnées
et ils nous disent de le contacter en cas de besoin.
Au parc pour les enfants, 2 femmes discutent à côté de nous.
Elles proposent à Béné et Titou des graines de courges. 1h plus tard, elles
partent et donnent tout le paquet à Béné, qui essaie de refuser, en vain.
Dans le bus pour Kashan, un gars nous aborde, nous dit qu’il
est étudiant à Kashan et que si on a besoin de quoi que ce soit pendant notre
séjour là-bas, on peut le contacter. Il nous demande à quel hôtel on dort.
Finalement à la sortie du bus, il nous dit de venir dans un taxi avec lui, il
nous amène jusqu’à notre hôtel, il paie le taxi. Bien sûr il habitait à
l’opposé, à 5km de la ville…
En cherchant un resto à Kashan on demande notre chemin à une
vieille dame qui marche difficilement. Elle ne parle pas anglais mais comprend
quelle rue on cherche. Elle change de direction et nous accompagne sur 200m
pour nous montrer le chemin.
Aux péages, on nous a souvent laissé passer, sans payer, avec des grands saluts.
C’est bon vous avez compris ? En fait dans les pays où
on est allé avant, on se sentait « particuliers » parce qu’il y avait
Titou, le petit blond aux yeux bleus. Ici, le seul fait d’être un touriste
occidental nous rend exceptionnel aux yeux des iraniens. Les Iraniens
adorent rencontrer des étrangers et aiment leur faire partager les richesses de
leur pays (dont ils sont TRES fiers).
Et effectivement leur pays est très riche. Bien sûr par son
histoire plusieurs fois millénaire. Mais aussi par ses paysages si variés.
En à peine plus de 3 semaines nous avons pu contempler les architectures des
villes d’Esfahan, de Kashan, de Yazd.
 |
| Un hôtel à Kashan |
 |
| Kashan |
 |
| Kashan |
 |
| Ancien Hammam transformé en salon de thé, Kashan |
 |
| 1ere bière pour Titouan, sans alcool, république islamique oblige ;-) |
 |
| Esfahan |
 |
| Esfahan |
 |
| Esfahan |
 |
| Bazar d'Esfahan |
 |
| Esfahan |
 |
| Yazd by night |
 |
| Yazd |
 |
| Titouan à Kharanaq, village millénaire près de Yazd |
 |
| L'entraide iranienne : chacun selon sa capacité |
 |
| Meymand, village troglodyte au sud de Yazd |
Puis nous avons découvert le désert du
centre du pays.
 |
| Garmeh, oasis au milieu du désert |
Enfin partout des montagnes, arides ou vertes, enneigées ou
rocailleuses.
 |
| Bivouac dans un canyon dans la vallée d'Alamut |
 |
| Cerisiers en fleurs dans la vallée d'Alamut |
 |
| Masuleh, village accroché à la colline |
On dit que la France regroupe tous les paysages, l’Iran n’a rien
à lui envier de ce côté-là. Les climats aussi nous ont surpris : on est
arrivé à Téhéran sous une bruine avec quelques 10°C au thermomètre. On a attendu
le VW à Bandar Abbas, au sud, sous 37°C à l’ombre. Le désert nous a offert de
belles suées en journées mais des nuits fraiches. Et on a ressorti polaires et
grosses chaussettes dans les montagnes du Nord-Ouest.
En bref ce pays nous a séduit et notre séjour ne nous a pas
rassasié, nous y reviendrons !
Je laisse la parole à Béné, car l’Iran c’est tout de même
une République Islamique où la femme a certaines obligations…
Un des gros changements avec l’inde, ce sont les couleurs
des tenues des femmes, il est en effet difficile de faire plus coloré que les
saris indiens… en revanche, j’ai été agréablement surprise du plus de liberté
qu’on a vu par rapport à ma visite d’il y a 7 ans. En effet, j’ai vu moins de
femmes en tenue toute noire, elles portent souvent le voile un peu loin sur la
tête et il est souvent assorti aux chaussures ou au maquillage, elles sont très
coquette (surtout en ville). Certaines jeunes filles ont même des habits
cintrés, sur un legging, bref, pas mal de fantaisie dans les vêtements.
Finalement, j’avais prévu très sobre et je me trouvais
souvent tristounette par rapport aux iraniennes.
Même si le port du voile ne m’a pas trop dérangé au
quotidien (j’ai quand même oublié de le mettre une fois en sortant de la
chambre d’hôtel, je trouvais qu’on me regardais bizarrement quand j’ai réalisé
que j’avais la tête nue, ça a fait rire pas mal de monde !), j’étais quand
même contente de pouvoir l’enlever en arrivant en Turquie.
Les températures qu’on a eues tout au long du voyage m’ont
aidé à supporter la tenue.
 |
| Plus que quelques kilomètres avant la frontière turque ! |
Et puis pour faire une autre comparaison avec l’Inde, même
si les femmes sont partiellement cachées sous le voile, elles semblent avoir plus
de liberté et une place plus importante dans la société iranienne qu’en Inde.
Ce n’est qu’un aperçu bien sûr que nous avons eu et les femmes se battent dur
en Iran pour garder et étendre leur champ de liberté.
En retrouvant le VW on a retrouvé la liberté de déplacement,
on a pu dormir dans des coins complètement paumé, à l’écart de tout, c’était
assez magique.
Mais on a aussi pris plaisir à passer des nuits dans des hôtels
traditionnels, organisé autour d’une cour intérieur avec fontaine. Des petits
havres de paix, de tranquillité, très agréable.
Ah oui encore une "petite" chose qui fait très bizarre en Iran: on faisait le plein pour 8 euros !
On pourrait écrire encore beaucoup de choses mais on aura l’occasion
de raconter cela de vive voix bientôt.