Dah, Hanu, Hanupata, Photoksar

On termine un petit séjour de vadrouille qui nous a mené à Dah, Hanu et Photoksar, alternance de camping sauvage et de vie chez l’habitant, super.

La pleine lune nous a accompagnés et éclairés comme on l’avait rarement vu, c’était assez impressionnant, on y voyait presque comme en plein jour.

Dah est un village qui se situe au nord de Lamayuru, dont on avait entendu parler par un ami de Sophie. Les habitants de ce village sont des Brokpas, c’est une ethnie très très minoritaire, il y aurait 3000 brokpas seulement, répartis dans 5 villages autour de Dah… ils ne ressemblent pas aux laddakhis, ils ont la peau + clair, certains ont les yeux bleus ou verts clair et certaines femmes portent des coiffes de fleurs fraiches superbes. C’est apparemment une tradition qui se perd, aucune jeune femme ne porte cette coiffe.

Cet oasis est très fertile avec beaucoup de légumes différents et des abricotiers à foison !!! C’était justement la saison, donc tout le monde récolte les abricots, les trie et les fait sécher un peu partout : sur les toits, sur les rochers. Ils en font des abricots séchés, des confitures, de l’huile et récupèrent les amandes pour leurs grignotages.

On a ensuite pris la route pour Hanu : présence militaire encore plus impressionnante qu’ailleurs, on a traversé plusieurs camps militaires, montré notre permis et même laissé nos passeports le temps du séjour à Hanu ! La frontière avec le Pakistan n’est qu’à une quarantaine de kilomètres et la guerre de 1999 a laissé des traces, on sent vraiment l’armée indienne prête à riposter à tout tentative d’intrusion de l’armée pakistanaise.

En dehors de ça, la vie quotidienne reste « tranquille »… A Hanu pas de récolte d’abricots mais plutôt de blé ou d’orge et de foin. Tout le monde s’affaire à partir de 7 heures du matin pour aller couper à la faucille toutes ces herbes et en faire des tas pour les faire sécher.

On était dans une famille de 4 enfants, très sympa dans laquelle il incombait à la maman de faire toutes les taches ménagères de la maison, de nourrir tout le monde, en plus de sa journée de boulot dans les champs…

On s’est baladé le long d’un torrent dans lequel on a fait notre toilette car pas d’eau courante dans les maisons et pas de salle de bain… pour les WC, c’est à l’extérieur de la maison dans un trou !

On a fait bus scolaire pour enfants, même si l’école n’était qu’à 10 minutes à pied, ils étaient tout contents de monter dans le vw.

De là, on est allé poser notre vw un peu après Wanla (au sud de Lamayuru) pour faire une rando de 3 jours. Très beau mais affreusement long !!! On se relayait pour porter Titou, l’autre portait les affaires pour les 3 jours. La 1ere journée était cool, mais la 2eme a été mon calvaire (Béné)… un plat montant de 13km m’a mis à bout de nerf ! Enfin, l’arrivée au col et une descente de 2 heures nous menait au très joli village de Photoksar. On y a passé une journée de repos très agréable pour nos dos et épaules, puis retour, directement au VW, grosse journée.

Encore une fois on était chez l’habitant avec un accueil vraiment chaleureux à chaque fois. L’hygiène, elle, n’y était pas toujours mais au moins ça permet de voir comment vivent certaines personnes. Par exemple, il y avait un petit de l’âge de Titouan, qui avait envie de faire pipi, il s’est accroupi dans la cuisine (sol en terre battu recouvert d’une natte en paille) et a fait pipi par terre à travers son pantalon, qu’il a ensuite gardé mouillé ! C’est pas compliqué ! 

On a aussi eu l’occasion pendant ce mois passé au Laddakh de voir à quel point les routes se construisent et avancent vite dans les fonds de vallée, souvent pour des raisons stratégiques et militaires, mais aussi pour le développement du tourisme.

Les conditions de travail sur les routes sont vraiment déplorables, ça fait peur. Il y a bcp de népalais qui viennent jusqu’ici pour travailler et des indiens du Bihar. Ils cassent des énormes pierres à coup de masse, ils travaillent en plein cagnard, souvent à haute altitude, vivent dans des camp de fortune et prennent des risques. En revenant de Photoksar on a assisté à 2 coups d’explosifs pour faire péter le rocher et faire la route (on a eu un bon coup de flip), vue l’instabilité des rochers autour ça pourrait tout leur tomber dessus mais ils se cachent un peu sous une pelleteuse et en avant. C’est vraiment dingue.

Apres avoir passé 2 jours à Lamayuru, on reprend la route demain pour Srinagar.